LA LETTREde Louis Esparza n°159 Pont-St-Esprit, le 26 janvier 2013
Le lièvre et la tortue : dans le compte rendu et les commentaires de la presse à propos des vœux du maire, on pouvait lire notamment : « à 14 mois des élections, le maire entre tout doucement en campagne, comme la tortue de la fable de La Fontaine. Et le lièvre, il est où ? ».
Question d’autant plus pertinente que si, en bonne logique, Castillon est déjà en campagne, dans la mouvance d’en face, le lièvre - ou les lièvres potentiels - sont toujours endormis dans leurs terriers.
Et comme aucun d’eux n’est pressé de répondre aux sollicitations de ceux qui commencent à s’inquiéter de ce trop long sommeil, on peut craindre qu’au réveil du lièvre, il soit un peu tard pour gagner la course…comme dans la fable.
Un drôle de management : c’est celui du maire, qui a réussi la prouesse de ne convaincre qu’une trentaine d’employés de mairie, sur plus de 220, à assister à ses vœux de nouvel an. Un record, tant il est rare que des salariés boudent autant les vœux de leur patron.
Cela dit, même si l’on considère, avec un brin de cynisme, que le maire n’est pas là pour se faire aimer du personnel, mais pour le faire travailler, on peut néanmoins douter qu’un management aussi antipathique soit sans incidence sur la motivation du personnel.
D‘autant que dans les stages suivis par le maire du temps où il dirigeait une petite entreprise, on lui a appris que le bon manager est celui qui sait obtenir à la fois, d’excellents résultats de son personnel, et son adhésion aux objectifs de la direction…ce qui ne semble guère être le cas ici.
Situation dont il ne faut pas trop s’étonner, quand on sait que depuis le début, le comportement du maire consiste à punir sans relâche le personnel, suspect à ses yeux de sympathie à l’égard de son prédécesseur, pour lequel il nourrit une haine irrépressible. Bref, autant dire que le personnel municipal n’est pas sorti de l’auberge…avant 2014, pour le mieux.
Enfin, rappelons que si le maire a la main punitive particulièrement lourde et tenace envers le personnel de mairie, il le fait avec l’approbation de ses adjoints, parmi lesquels figurent les dirigeants historiques du PS, du PC et de la CGT qui, sans complexe, vont à l’occasion sur le marché distribuer des tracts pour défendre les travailleurs…mais pas ceux de la mairie.
Le musée dans la musette ou, petit retour sur l’Histoire de notre cité : dans les années 70, au début de la glorieuse époque de Gilbert Baumet, maire tant décrié aujourd’hui, surtout par ceux qui le soutenaient à l’époque (dont l’actuel maire et certains de ses amis), le premier adjoint s’appelait Raymond Girard. Il avait un fils, Alain, attiré par les arts, le patrimoine et son histoire, si bien que le maire créa pour lui, le poste de conservateur du Musée de Pont-St-Esprit. Musée qui n’existait pas et ne possédait rien, mais auquel le maire donna pour toit celui de l’ancienne mairie, que le jeune conservateur se chargea de meubler, garnir, et que l’on baptisa du nom de Musée Paul Raymond…
Dans la foulée, naquit l’Association des amis du musée, dont le président, Julien Marty, homme d’esprit (et qui l’est toujours), se plaisait à dire ironiquement dans ses discours, qu’au moment de sa création : « le musée tenait dans une musette…». Réflexion imagée on ne peut plus pertinente, qui faisait toujours son effet sur l’auditoire.
Avec le temps, la bienveillance de Baumet, et les indéniables qualités de notre conservateur, il devint en plus, conservateur des musées du Gard-rhodanien et, par la suite, conservateur en chef des musées du département du Gard, ce qu’il est toujours.
Puis, avec la mise en valeur de la Maison des chevaliers devenue Musée d’art sacré, le moins prestigieux musée Paul Raymond, moins valorisé et un peu délaissé par ses responsables, devint moins fréquenté, pour en arriver aujourd’hui, à ce qu’on décide de le fermer…
Ainsi va la vie spiripontaine, où les décideurs n’ont de cesse de faire table rase de tout ce que nous a laissé l’ancien régime. Mais rassurez-vous, l’immeuble du futur ex-musée Paul Raymond ne sera pas inutilisé, l’adjointe à la culture ayant déclaré, dans son inimitable jargon à la langue de bois, que cet espace deviendrait : « un lieu public à vocation culturelle, vivant et dynamique » (sic).
Soyons positifs : on m’a souvent reproché de ne pas l’être à l’égard de l’actuelle majorité (de gauche à tous les niveaux), et ce n’est pas faux. Eh bien, pour une fois, je vais être positif et dire tout le bien qu’il faut penser du mariage gay, qui va faire le bonheur de certains politiciens locaux élus à la capitale, à la Région, au département, à l’agglo, et dans des mairies avoisinantes. Et si, leur satisfaction les décide à faire de ces belles noces où tout le monde est invité, on va pouvoir y aller pour se gaver de dragées. En voilà un aspect positif du mariage gay !…
la pensée du jour : je suis pleinement favorable au mariage gay, mais seulement entre politiciens de gauche. Tout ce qui peut contribuer à leur non-reproduction est un bienfait pour tous.
(Jean d’Ormesson)
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