Louis Esparza

LA LETTRE de Louis Esparza            n°99           Pont St Esprit, le 1^er novembre 2010

Vous avez aimé les ’’attentats’’ ? Vous adorerez le ’’complot’’ !   Jadis, quand le maire était en difficulté, survenait opportunément un attentat qui en faisait la victime de ses adversaires. Aussitôt, la Justice était saisie, les gendarmes déclaraient être sur une bonne piste et, de très longs mois après, la presse refermait le dossier en le qualifiant d’auto-attentat…

   Avec le temps, ces ‘’attentats’’ n’ont plus ému l’opinion (le dernier a carrément fait rire tout le monde), si bien qu’ils ont disparu du paysage politique local. Mais notre bon-maire étant actuellement en difficulté, voilà que survient opportunément  un ‘’complot’’, qu’il est allé dénoncer accompagné de son Super-avocat au Palais de justice, où il avait convoqué les médias pour que tout le monde soit bien au courant…

Le « triangle maudit » et « l’œil du cyclone » :  comme l’a confié Super-maître de Castelnau à la presse, notre bon-maire est victime d’un « complot du triangle maudit » (sic), composé de trois « cibles » (re-sic) : la préfecture, la CRC et l’opposition active.

   Et ce n’est pas tout, en plus de ces ‘’cibles’’, le Super-maître s’en prend aussi à l’Association des contribuables qu’il dit être dans « l’œil du cyclone », rien que ça…

   Bref, la série des dépôts de plaintes est lancée, et l’on va voir ce que l’on va voir. Si c’est comme pour les ’’attentats’’, il faudra quand même attendre un moment…pour ne rien voir.

Le ’’complot’’ du siècle : dans ce ‘’complot du triangle maudit’’ avec ‘’œil du cyclone’’, de quoi s’agit-il exactement ? Au départ, deux blogs anonymes, l’un qui traîne dans la boue pas mal de monde (on en reparlera ultérieurement), l’autre qui tire à boulets rouges sur le clan Baumet.

   Le maire fait porter plainte par l’un de ses proches, et l’enquête révèle que le second blog serait tenu par le magistrat de la CRC qui, par le passé, s’est occupé de notre commune. De plus, d’après Castelnau, il semblerait que des informations, réputées confidentielles, aient circulé entre les trois ‘’cibles’’, ce qui serait, selon lui, un délit majeur.

     Cela dit, objectivement, si ces faits sont avérés, quel reproche peut-on faire : que les trois ‘’cibles’’ se soient rapprochées pour essayer d’en finir avec la municipalité qui nous ruine, nous surendette et nous accable d’impôts ? Mais qui peut s’en plaindre ? Certainement pas les honnêtes citoyens qui n’en peuvent plus de toujours payer (d’autant que ce ne sont pas les plantureux honoraires de Castelnau qui vont renverser la tendance…).

     Alors, finalement, dans ce ’’complot’’, où est le préjudice pour la collectivité ? Où est le mal ?… Si ce n’est dans les arcanes procédurales qui permettent parfois aux délinquants de s’en sortir, et aux quérulents d’encombrer les tribunaux de procès inutiles qui n’en finissent plus (comme avec le référé contre l’arrêté préfectoral concernant les honoraires de M^e Pons, où Baumet a perdu devant le TA vendredi dernier face au préfet ; du coup, il se pourvoit en cassation et, parallèlement, engage une nouvelle plainte - au pénal contre M^e Pons - ce qui complexifie encore plus l’affaire, et retarde d’autant la conclusion définitive…).

      Enfin, on peut comprendre qu’avant d’aborder les cantonales, le maire veuille donner l’impression qu’il reprend la main, mais est-ce encore possible, et qui peut encore le croire ?

    Et si d’aventure, contrairement aux précédents ‘’attentats’’, le ‘’complot’’ était reconnu par la Justice et que tombent des condamnations, qui pourrait s’en réjouir et en remercier le maire ?

     Qui pourrait applaudir que toute l’affaire se résume ainsi : le maire ruine la commune, la surendette, accable les habitants d’impôts et, finalement, ce sont ceux qui ont essayé de mettre un terme à ce désastre qui seraient condamnés ?

   Vraiment, si l’on devait en arriver là, il y aurait de quoi se poser des questions sur une République, dont les lois permettent aux élus de ruiner le bien commun et de plumer l’honnête citoyen, en faisant condamner ceux qui essaient de limiter les dégâts…

La pensée du jour :  Baumet, je ne lui confierais pas ma petite sœur. (Georges Frêche)

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