En Chine, un dogme s'effondre : celui de l'autosuffisance alimentaire sur lequel le pays a reposé son développement économique depuis 40 ans. Car avec une croissance économique de plus de 9 % par an, des consommateurs friands de produits laitiers et carnés, et des ressources foncières limitées, l'Empire du milieu n'a pas d'autre choix que celui d'importer les matières premières agricoles pour ses élevages et les produits alimentaires que le pays n'est pas en mesure de produire.
3 à 4 % des transactions commerciales
Comparées à l'ensemble de ses échanges commerciaux (1.600 milliards de dollars), ces importations ne portent que sur 3 à 4 % des transactions commerciales, mais la Chine accuse un déficit agroalimentaire de 23 milliards de dollars, et elle fait trembler n'importe quel marché agricole qu'elle approche. Car les quantités en jeu sont impressionnantes. Les 58 millions de tonnes de fèves de soja importées mobilisent par exemple 60 % du commerce mondial. Pour le maïs, la Chine accentue les tensions sur les marchés en important depuis deux ans (3 Mt en 2011). Et la destination des exportations de poudre de lait néozélandais est essentiellement la Chine.
Cette évolution ne peut que s'amplifier