Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 07:03

Le paradoxe du cuir français

Les sacs à main et souliers chics des vitrines de Noël masquent un paradoxe : la France, grand pays d'élevage et de consommation de viande bovine, peine à satisfaire les besoins en cuir de veau de son industrie du luxe en plein essor.

« Trouver du beau cuir de veau français est devenu très compliqué. La demande est de plus en plus forte, le veau manque, les prix du cuir flambent. Il y a de la violence dans les coulisses », déclarait dans un colloque récent le patron du chausseur J.M. Weston, Olivier Antignac.

Le problème de Weston, Louis Vuitton, Chanel et autre Hermès commence dans les assiettes et les étables. La consommation de veau, une viande chère, ne cesse de diminuer et la production a été revue en baisse. Conséquence : le volume de bêtes abattues fond de 3 à 4 % par an depuis dix ans. En 2012, en France, les abattoirs ont traité 187.000 tonnes de veaux de boucherie.

Devenues plus rares, les peaux brutes sont vendues plus cher aux tanneurs, qui répercutent ce surcoût. « Le prix d'achat des peaux brutes représente pour les tanneurs plus de 60 % du prix des peaux finies », explique Denis Lemercier, président des Tanneries du Puy.

Au bout de la chaîne, la maroquinerie, qui est le nerf de la guerre dans le luxe, a besoin de plus en plus de peaux pour satisfaire la demande en plein boom de sa riche clientèle. Et pas n'importe lesquelles. Le luxe a ses exigences. Si le cuir de veau provient surtout des vaches laitières (souvent des Holsteins), les meilleures peaux sont issues des races à viande, Salers, Charolaises et autres Limousines, explique Marianne Orlianges chez Interbev, l'association interprofessionnelle du bétail.

Le cuir le plus prisé est celui des races croisées et des jeunes « veaux sous la mère », âgés de 3-4 mois et qui ont la peau fine et souple. Les marques de luxe recherchent de préférence du cuir de veau uni, plus facile à teinter, et ont besoin pour les sacs à main de grandes peaux d'une épaisseur constante et sans taches ni griffures. Or « on manque de peaux de très haute qualité », indique le Centre national du Cuir (Cnc).

http://www.agrisalon.com/fr/permalien/article/7003245/Le-paradoxe-du-cuir-francais.html

Partager cet article
Repost0

commentaires